Christof Bosch, le président du conseil d'administration de la Robert Bosch Stiftung, a accueilli les participants des Dialogues Aurora Berlin 2017 à la Robert Bosch Stiftung Center à Berlin. Il a souligné l'importance du concept de «Reconnaissance en Action», qui est le moteur de l'Initiative Humanitaire Aurora et l'a reliée à l'expérience historique de l'Allemagne. "Nous sommes reconnaissants parce que l’Allemagne a une histoire, qui est une histoire difficile en termes de génocide et le Prix Aurora est un moyen qui consiste à traiter de manière productive et positive cette mémoire menaçante que nous partageons tous de différentes façons", a-t-il dit.
Il a poursuivi en soulignant la nécessité d'une responsabilité partagée dans la crise mondiale des réfugiés, espérant que les discussions telles que les Dialogues Aurora contribueront à résoudre les problèmes les plus urgents. "J’espère que cette réunion sera fructueuse non seulement pour nous mais plus important encore, pour ces millions de personnes déplacées, ces réfugiés qui n'ont pas de maisons bien chauffées comme cette pièce aujourd'hui."
Noubar Afeyan, co-fondateur de l'Initiative Humanitaire Aurora, a souhaité la bienvenue aux participants et a expliqué que le thème principal des Dialogues Aurora Berlin - migration - revêt une importance particulière aux yeux des co-fondateurs d’Aurora puisque leurs ancêtres ont eux aussi été forcés de migrer il y a 100 ans.
Il a parlé de l'impact positif de la migration. «La raison pour laquelle les États-Unis ont excellé dans l'innovation est que l'innovation est l’autre visage de l'immigration intellectuelle. Les immigrants qui ont dû quitter leur zone de confort, apprendre de nouvelles langues, de nouvelles règles, de ne rien prendre pour acquis, cette manière d’insuffler le changement est idéale pour une économie de l'innovation », a-t-il indiqué.
Noubar Afeyan a souligné l'importance d'exprimer la gratitude en disant : "L'Initiative Humanitaire Aurora est en fait née du sens que les Arméniens expriment leur gratitude envers ceux qui ont sauvé leurs vies il y a cent ans. Nous nous engageons actuellement et essayons d'accorder une attention particulière à ceux qui font le même travail aujourd'hui. Les gens qui nous ont aidés ne sont plus là mais malheureusement pour le monde leur travail est encore plus demandé aujourd'hui. Notre espoir est d'encourager les gens à aller «de la case zéro à celle du héros».
Le discours inaugural de la première journée des Dialogues Aurora Berlin a été prononcé par Wolfgang Huber, ancien président du Conseil de l’Eglise évangélique d’Allemagne, Evangelische (EKD). Intitulé «Empathie et clarté à l'époque de la migration mondiale», son discours s'est focalisé sur les discussions et débats mondiaux qui portent sur la crise migratoire d'un point de vue moral.
Critiquant la peur et l'apathie dont font preuve certaines sociétés européennes face à la crise des réfugiés, il a déclaré : "Dans le débat public, le terme crise des réfugiés est une expression quotidienne, mais beaucoup pensent que la crise prendra une tournure catastrophique tant que nous ne sécuriserons pas nos frontières d'une manière stricte pour se prévenir de l'afflux de réfugiés. Le fait que d'autres pays européens ne prennent pas part à l'accueil des réfugiés à un niveau comparable aboutit à une discussion moralisatrice assez terrifiante. "
Il s’est porté en faux contre le discours moralisateur qui justifie la non-assistance aux réfugiés. « Ce discours est encore plus clair lorsque l’on voit ce qui se passe au-delà des frontières de l’Europe. Si vous comparez le nombre de réfugiés dans différents pays, vous vous rendez compte que des pays comme le Pakistan, l'Iran ou la Turquie accueillent plus de réfugiés que l'Allemagne. Il n'existe pas de raison d'exagérer moralement, mais seulement une volonté continue d'empathie et d'action humanitaire. "
Les Dialogues Aurora Berlin ont débuté par une première session intitulée «Les sauveurs des temps modernes : la responsabilité face aux défis mondiaux».