"Seule la force peut réaliser l'indépendance, mais elle ne peut à elle seule la conserver. Un pouvoir fort, une diplomatie habile et l'indépendance économique, plus la force, sont garants de l'indépendance politique."
Son parcours
Vahan Cardashian œuvra inlassablement aux États-Unis pour la cause de l'indépendance arménienne. Il fit pression à lui seul sur les États-Unis pour la création d'un État arménien indépendant.
Né à Césarée (actuellement Kayseri) en 1883, V. Cardashian émigra aux États-Unis où il épousa une Américaine. Il fut ensuite admis à la Faculté de Droit de Yale, où il se mit à écrire. Une fois diplômé, il commença à travailler à l'ambassade de l’Empire ottoman à Washington, DC, mais apprit rapidement que sa mère et sa sœur avaient été assassinées lors du génocide arménien. Il utilisa sa position pour informer secrètement ses contacts de ces violences, mais l'ambassadeur ottoman s'en aperçut et le limogea.
Cardashian créa le Comité Américain pour l'Indépendance de l'Arménie (ACIA) et fit pression sur plusieurs dirigeants aux États-Unis pour soutenir l'indépendance de l'Arménie. Il rassembla un groupe conséquent de personnalités américaines, reconnues et respectées, pour intégrer le conseil d'administration de l'ACIA, contribuant à faire connaître ce problème au sein des instances supérieures du gouvernement américain.
Même après l'indépendance de l'Arménie en 1918, Cardashian poursuivit ses actions de lobbying, pour garantir en particulier un mandat américain sur l'Arménie et les provinces arméniennes de l’Empire ottoman. À ses yeux, comme d'autres, cela aurait empêché une agression russe ou turque. Malheureusement, les États-Unis différèrent toute décision d'instituer un mandat et d'assurer un territoire arménien élargi, comme l'avait proposé le président Woodrow Wilson - ce que l'on appellera "l'Arménie wilsonienne."
Suite aux attaques de Mustafa Kemal et des troupes turques à l'ouest et des troupes soviétiques au nord, l'Arménie se résigna à intégrer l'Union Soviétique. Cardashian n'en continua pas moins à faire pression énergiquement pour une Arménie indépendante jusqu'à son dernier souffle.
L'ACIA ouvrit la voie aux actions continues de lobbying des Arméno-Américains à venir. Elle est considérée comme l'ancêtre de l'actuelle organisation de défense des intérêts arméno-américains, à savoir l'Armenian National Committee of America (ANCA).
Fait marquant
Cardashian ne parlait pas un mot d'anglais à son arrivée en Amérique, mais grâce à ses efforts il parvint à l'écrire et à le parler couramment et brillamment.
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