"Avant toute chose, place en toi l'espoir de ta libération. Donne vigueur à ton âme et à tes bras - une personne ne doit dépendre que d'elle-même pour être sauvée."
Son parcours
Khrimian Hayrig est une figure centrale dans l'histoire arménienne moderne, qui s'éleva avec force contre la passivité endémique des Arméniens sujets de l'Empire ottoman.
Mkrtich Khrimian naquit à Van. Il se fit très tôt connaitre pour ses talents d'orateur et entra dans les ordres dès sa majorité. Constatant la situation des communautés arméniennes en Arménie Occidentale - oppression, absence d'enseignement, arriération - il voua ses compétences et son existence à son amélioration. Il publia un journal, Artsvi Vaspourakan [L'Aigle du Vaspourakan], qui fit office de plateforme grâce à laquelle il pouvait faire connaître ses opinions. Sa popularité grandit à mesure que sa parole se faisait plus forte et remarquée. Le diminutif "hayrig", qui signifie père, lui fut donné par le peuple en témoignage de respect pour son attention toute paternelle.
Sa popularité ne passa pas inaperçue. Le pouvoir ottoman le surveilla toujours de près et, lorsqu'il fut élu catholicos, ne lui permit pas de traverser la Turquie pour se rendre à Etchmiadzine. Une fois en poste, le tsar de Russie ordonna que toutes les églises non russes soient fermées et expropriées ; Khrimian Hayrig tint tête au tsar jusqu'à ce que celui-ci capitule et abroge cet ordre.
C'est à son retour du Congrès de Berlin, où il avait été envoyé par la délégation arménienne négocier en son nom, qu'il prononça son discours le plus connu, à savoir celui de "la louche de fer." Il y affirme que les Arméniens ont placé leurs espoirs de salut en d'autres, plutôt qu'en eux-mêmes. Hayrig utilise l'allégorie d'un chaudron de harissa, un plat traditionnel arménien, d'où les autres pays extraient ce qu'ils veulent grâce à des louches en fer, alors qu'il a été envoyé pour garantir des concessions aux Arméniens au moyen d'une simple louche en papier. Il implore donc les Arméniens de sortir de leur torpeur et de prendre en main leur propre destin.
La présence physique, intellectuelle et oratoire de Hayrig en faisaient un personnage imposant, dont les déclarations, écrites ou orales, se faisaient entendre très largement parmi le peuple arménien. En tant que catholicos et donc dirigeant de la nation arménienne à cette époque, il légitima et renforça l'idée que les Arméniens devaient être libres, ce qui joua un rôle notable dans leur libération finale.
Fait marquant
Bien que devenu catholicos, occupant le rang le plus élevé de l'Église arménienne et qui exigeait le célibat, Hayrig avait une fille. En fait, il avait été marié, mais ce n'est qu'à la mort de sa femme qu'il fit vœu de célibat.
Pour en savoir plus
Mkrtich Khrimyan biography - Armenian House
Iron Ladle speech by Khrimyan Hayrig
Loving Father to All Generations - Armenian House