Les co-fondateurs et les hôtes de 100 LIVES, venus en Arménie participer à la cérémonie du premier Prix Aurora, dont d'éminents humanitaires, académiciens et philanthropes, se sont rendus au complexe du Mémorial de Tsitsernakaberd pour rendre hommage aux victimes du génocide arménien de 1915. Le président de l'Arménie, Serge Sarkissian, les co-fondateurs de 100 LIVES Nubar Afeyan, Vartan Gregorian et Ruben Vardanyan, rejoints par l'acteur et philanthrope américain George Clooney et le chanteur franco-arménien Charles Aznavour, ont déposé des fleurs devant la flamme éternelle et ont pris part à la cérémonie commémorative dirigée par le Catholicos de tous les Arméniens Karékine II.
Les invités ont aussi visité le Musée-Institut du Génocide Arménien et parcouru son exposition consacrée à l'histoire du génocide arménien dans l'empire ottoman, aux missionnaires et à ceux qui aidèrent les Arméniens à survivre, et de la recherche d'une reconnaissance internationale.

Marguerite Barankitse, lauréate du Prix Aurora |
Marguerite Barankitse, Lauréate du Prix Aurora
"Il est très important de commémorer un crime, mais il est aussi important d'avancer et de tracer une ligne nouvelle dans l'histoire. Nous sommes venus ici emplis de tristesse, mais pour célébrer la victoire sur la mort. Il nous faut un mémorial pour que nos enfants puissent se souvenir et dire "Jamais plus !"
Les peuples qui ont souffert du génocide - Arméniens, Juifs, Cambodgiens et autres - doivent se rassembler et dire : "Arrêtez ! Ça ne doit plus arriver !" J'ai été très émue l'an dernier quand le pape a déclaré une année de pardon. Il a déclaré que les portes des églises au Vatican seraient ouvertes, même aux criminels.
J'ai quitté ma maison un 24 avril, l'an dernier, et aujourd'hui je suis ici. C'est comme un signe de Dieu. Nous sommes toujours des acteurs de l'espoir : si nous continuons à avoir l'impression d'être des victimes, nous prolongeons le crime qui a été perpétré contre nous. Nous devons apprendre à aller de l'avant pour nous réconcilier avec nous-mêmes. Ce n'est pas facile d'y arriver, mais nous devons essayer. J'ai une cicatrice sur ma tête, lorsque j'ai été frappée avec une machette ; la plupart de mes enfants ont des cicatrices. Quand je touche la mienne, je me dis "En avant !" et je la touche différemment. Mais par delà le pardon, on a besoin de justice."

Aaron Sherinian avec son fils au Mémorial du Génocide Arménien |
Aaron Sherinian, responsable de la Communication et directeur Marketing à la Fondation des Nations Unies
"Il est nécessaire d'agir pour que la jeune génération parle avec ses aînés. Je suis en train de visiter le Mémorial avec mon fils. J'ai envie que ce soit un moment mémorable pour lui, parce que, quand je regarde des images de mes ancêtres, je ne veux pas que la même chose arrive à mes enfants, ni aux enfants de quiconque. Mes grands-parents étaient originaires de la région de Samsun. Il s'agit d'un rappel fort. Aujourd'hui je pense aux réfugiés et aux minorités vivant dans ma ville, à Washington DC, à notre façon de les aider et de s’en occuper."

Dr. Steven Luckert pendant les Dialogues Aurora |
Docteur Steven Luckert, Commissaire émérite, Levine Institute for Holocaust Education, Musée-Mémorial de la Shoah aux Etats-Unis
"La cérémonie dans son ensemble, avec le dépôt de fleurs, est extrêmement importante, mais le plus important à mes yeux a été la participation de la population locale, son implication dans le souvenir, la commémoration et l'hommage aux victimes. Le Musée du Génocide fait un excellent travail en présentant une information très complexe et en l'expliquant à un public plus large d'une manière très visuelle et efficace."

Le docteur Leymah Gbowee dépose des fleurs au Mémorial du Génocide Arménien |
Le docteur Leymah Gbowee, militante pour la paix et les droits des femmes au Liberia, Prix Nobel, membre du Comité de Sélection du Prix Aurora
"Pour moi, visiter le Musée du Génocide Arménien m'a rappelé ce que j'avais lu dans l'ouvrage de Vartan Gregorian, avant mon arrivée ici. Mais aussi, en tant que survivante d'une guerre, j'ai vraiment mal au cœur de voir que l'histoire n'apprend jamais rien à l'humanité. Je ne sais pas si nous y mettrons un terme, mais je pense que le monde a besoin de continuer à visiter des lieux tels que ce Mémorial."

Josephine Kulea aux Dialogues Aurora |
Docteur Josephine Kulea, fondatrice et PDG de la Fondation Samburu Girls
"Le Prix Aurora honore des héros en ce jour très particulier pour les Arméniens. Je suis heureuse d'être là, c'est une émotion immense."

Cérémonie commémorative au Mémorial du Génocide Arménien |
Carl Wilkens, fondateur de World Outside My Shoes et seul Américain à être resté au Rwanda lors du génocide
"Je pense que donner à cet événement [le Prix Aurora] le nom d'une personne [Aurora Mardiganian] et puis d'inviter des gens à traverser la planète, parler à d'autres gens, venir dans ce musée et voir l'histoire telle qu'elle est racontée ici, non seulement émeut au plan personnel, mais représente aussi, bien évidemment, quelque chose d'inoubliable. Quelque chose que l'on aura envie de partager avec d'autres. Dans le cadre de mon activité en particulier, ça me brise le cœur et ça renforce ma conviction au regard de ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons."

Vue aérienne du Mémorial du Génocide Arménien |
Nora Sassounian, jeune Arméno-Américaine
"Je pense que l'équipe de 100 LIVES et du Prix Aurora font un travail extraordinaire en faisant découvrir aux participants l'histoire de l'Arménie, et plus particulièrement le génocide. Et le fait d'amener tout le monde ici aujourd'hui, de faire que chacun foule aux pieds cette terre, vive cette expérience et puis se rende au Musée prendre connaissance du contexte, est on ne peut plus éducatif."