Son parcours
Khatchadour Abovian est l'écrivain qui galvanisa l'arménien oriental en tant que dialecte à part de l'arménien dans son grand œuvre, Les Plaies de l'Arménie.
Né à Kanaker, dans la banlieue d'Erevan, il entra très jeune au séminaire. Lassé par l'enseignement religieux, il quitta le séminaire et partit à Tiflis (l'actuelle Tbilissi), le centre intellectuel des Arméniens au XIXème siècle, intégrer le Collège Nersessian. Son diplôme en poche, il se lia d'amitié avec Friedrich Parrot, un professeur européen qui l'aida à intégrer l'université de Dorpat dans l'actuelle Estonie.
Abovian regagna sa patrie, ému par l'oppression de son peuple soumis aux puissances étrangères et préoccupé par la culture intellectuelle limitée de la société arménienne. Il fut un écrivain prolifique, explorant nombre de problèmes contemporains à travers une variété de styles dont la poésie, la prose et l'essai.
Non seulement il désirait publier ses théories dans leur propre intérêt, mais il voulait s'assurer que son œuvre puisse être lue et comprise. Résultat, il composa des ouvrages en langue vernaculaire, estimant que le fait d'écrire dans la langue du peuple rendrait son œuvre plus accessible, plus largement comprise et donc plus percutante. Ce qui l'amena à écrire le premier roman à avoir été publié en arménien oriental moderne, Les Plaies de l'Arménie. Outre son intérêt linguistique, le roman relate aussi les sentiments nationalistes parmi les Arméniens vivant alors sous domination persane et russe.
L'on ignore, hélas, ce qu'il advint d'Abovian. Un jour, il partit de chez lui, au petit matin, sans jamais revenir. Sa disparition demeure une énigme.
Fait marquant
Abovian parlait couramment le russe, l'allemand, le français et le latin.
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