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Discussion avec les Humanitaires Aurora 2020

Discussion avec les Humanitaires Aurora 2020

L'édition 2020 des Dialogues Aurora En ligne intitulé « Discussion avec les Humanitaires Aurora 2020 » a eu lieu le 19 août 2020, Journée mondiale de l'aide humanitaire. Elle a réuni les Humanitaires Aurora 2020 Angelique Namaika, Sakena Yacoobi, Sophie Beau et Ilwad Elman. Marquant la célébration mondiale des personnes au service de leurs prochains, la discussion s'est concentrée sur le travail de ces individus désintéressés, en particulier dans une situation exacerbée par la pandémie mondiale de COVID-19, et a été animée par Salpi Ghazarian, directrice de l'Institut d'études arméniennes de l’Université de Californie du Sud.

L'événement a été organisé en coopération avec la plateforme de discussion Futures Studio. En raison de l'épidémie de COVID-19, les Dialogues Aurora ont été mis en ligne en 2020, permettant à des personnes du monde entier de se joindre à la discussion et d'y contribuer.

Dr. Sakena Yacoobi, fondatrice et directrice exécutive de l'Institute of Learning, qui a été l'une des premières personnes à ouvrir des écoles afghanes pour les femmes et les filles dans les camps de réfugiés au Pakistan et en Afghanistan, a parlé de l'impact que les gens peuvent obtenir en étant solidaires: “un individu, ne pouvait pas vraiment faire grand-chose, mais quand on a le pouvoir des gens derrière soi, quand on travaille avec ces gens, et quand on essaie vraiment de rendre compte de leurs besoins, d'y répondre, de les écouter - c'est le moment où vous croyez vraiment que l'avenir sera différent. Vous n'abandonnez pas. Jour après jour, vous continuez à le faire. Oui, ce n'est pas sur du court terme, c'est du long terme, mais vous travaillez patiemment vers vos objectifs et je suis sûr que nous les atteindrons.”

Alors que la discussion se déroulait à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, les panélistes ont essayé d'encourager le public à s'engager dans des causes humanitaires. Parlant d'expérience personnelle, Sophie Beau, co-fondatrice de SOS Méditerranée, a évoqué l'importance des plus petits actes pour changer la situation dans son ensemble: «Toute vie sauvée est un message d'espoir. Vous ne pouvez pas abandonner, vous ne pouvez pas laisser les gens se noyer devant vos yeux, à votre porte. Bien entendu, nous ne résoudrons pas tous les problèmes, nous ne sauverons pas tout le monde avec un seul navire - c’est malheureusement impossible, car il y a des dizaines de milliers de personnes qui traversent et périssent en mer. Mais si vous pouvez faire cette petite différence en sauvant une vie, vous devriez le faire. Il y a une obligation, un devoir moral d'action, je crois, et ce faisant, vous pouvez montrer qu'il y a quelque chose à faire ».

L'événement comprenait un panel entièrement féminin, ce qui a suscité une discussion sur le rôle des femmes dans la résolution des problèmes internationaux les plus urgents, y compris la dernière pandémie de COVID-19. Ilwad Elman, directrice du Centre Elman pour la Paix et les Droits de l’Homme en Somalie, a souligné l'apport des femmes lorsqu'il s'agit d'adopter une approche plus efficace mais plus humaine de la résolution des problèmes: «S'il y a quelque chose que nous avons vu pendant ce COVID mondial, la pandémie actuelle, est que le leadership des femmes, la réponse rapide que des dirigeantes ont apporté dans le monde entier pour isoler la pandémie, en prenant des mesures très audacieuses, en confinant leurs pays, en fournissant des services sociaux à leur population, a été la démonstration de la capacité des femmes. Lorsque les femmes prennent des décisions, elles font preuve d'un leadership fort mais aussi, je pense, de compassion. En Somalie, nous nous battons depuis très longtemps en faveur du rôle des femmes dans les processus politiques. Nous avons de nombreux alliés masculins, mais nous vivons dans une situation ou le terme patriarcat s’applique à la lettre, au sens littéral du terme ».

En parlant de son travail, Sœur Angélique Namaika, co-fondatrice du Centre pour la réintégration et le développement en République démocratique du Congo, s'est concentrée sur les défis auxquels les jeunes à risque sont confrontés et sa façon de les relever.  

« Je rencontre toujours du succès dans mon travail. Je vois de grands changements auprès des jeunes scolarisés qui ont eu leur diplôme ou qui poursuivent leurs études. Cela me procure de la joie, tout comme de voir ces femmes qui d’une situation désespérée, sont désormais capables de gérer leurs petites entreprises, leurs ateliers de couture et sont valorisées. C’est aussi le cas quand je vois des enfants mal nourris qu’on récupère à une semaine et qu’on envoie à l’école. Ce sont des succès pour nous, grâce à Dieu qui nous donne cette force et aux donateurs qui nous donnent les moyens. (…) Nous nous efforçons de donner une éducation formelle au plus grand nombre possible d'enfants, afin qu'ils puissent obtenir un diplôme officiel. Nous en comprenons l’importance, pour qu’à l’avenir, ils ne soient pas confrontés aux mêmes problèmes que leurs parents. Nous essayons de nous occuper de chaque personne et de développer les talents de chacun. »

En conclusion, Salpi Ghazarian, directrice de l'Institut d'études arméniennes de l'Université de Californie du Sud et modératrice de l'événement, a remercié les intervenants pour leur message inspirant, établissant un parallèle entre les atrocités modernes et les événements tragiques du génocide arménien de 1915. « Les Arméniens, lorsqu'ils parlent du génocide, si ce n'est à la première, la deuxième ou la troisième, répètent à l’envi que « le monde s’est contenté de regarder ». C’est l’une des choses que nous disons le plus souvent au sujet des histoires de nos grands-parents et arrière-grands-parents. Et donc, ce que vous nous dites, c'est que vous ne devriez pas agir de la sorte. Nous ne devrions pas être cette personne qui se contente d’observer. Aurora nous donne cette opportunité de faire beaucoup plus, pas autant que vous, mais de faire plus. »


Vous pouvez visionner la vidéo complète de la discussion ci-dessous (en anglais).