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PANORAMA DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN

PANORAMA DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN

Brève chronologie du génocide des  Arméniens avec dates-clé et présentation des faits

Arrière-plan et prélude: fin du XIXe siècle

 

La population arménienne de l'Empire ottoman, qui fait très régulièrement l'expérience des "confiscations de terre, des conversions forcées des femmes et des enfants, du racket, du viol et du meurtre" - comme Nerses II Varjabedian, le patriarche arménien de Constantinople, le rapporte aux représentants des puissances européennes en 1878,  recherche la protection d'un allié.  À cette époque les principales puissances européennes, notamment le Royaume-Uni, la France et la Russie, exercent une pression croissante sur l'Empire ottoman pour qu'il garantisse un meilleur traitement de ses minorités chrétiennes.

En juin 1878 l'Empire ottoman et les puissances européennes signent le traité de Berlin à l'issue de la guerre russo-turque. Conformément à l'article 61 du document, la Sublime Porte (le gouvernement central de l'Empire ottoman) doit mettre en œuvre les réformes demandées par les Arméniens dans les provinces qu'ils occupent et garantir leur sécurité.

 

1894-1896

 

Au lieu de mettre en œuvre les réformes demandées par les Européens, le sultan ottoman Abdul Hamid II organise des massacres dans la population arménienne. Le premier coup porté aux Arméniens l’est dans le district de Samsoun, vilayet de Bitlis (de nos jours Samsoun dans la province de Batman en Turquie) où l'armée turque vient à bout de la résistance arménienne et tue 10 000 personnes. Samsoun est démolie et 40 villages sont totalement rasés. En septembre 1895 des massacres d'Arméniens, perpétrés essentiellement par des cavaliers hamidiens (membres de milices tribales créées par Abdul Hamid II) surviennent à Constantinople (de nos jours Istanbul) mais aussi à Trabzon, Erzincan, Marash (Kharamanmarash), Sebastia (Sivas), Erzeroum, Diyarbakir, Bayazid, Kharberd (Elazig) et ailleurs.

En 1896 la violence contre les Arméniens s'étend également à Urfa (Sanliurfa), Shapin-Garahisar, Amasya, Mush, Marzifon et dans d'autres régions, villes et villages de l'Empire ottoman et fait 300 000 morts. Environ 100 000 Arméniens sont convertis de force à l'Islam tandis que 100 000 autres sont chassés de leur terre natale.

 

Juillet 1908

 

Le 23 juillet des officiers ottomans et réussissent un coup d'Etat contre le sanguinaire sultan Abdul Hamid. Les Arméniens accueillent son renversement avec l'espoir que les droits des minorités seront mieux protégés sous la domination des Jeunes Turcs du Comité Union et Progrès (CUP - Ittihat ve Terakki Cemiyeti) qui se réclame de la révolution française et de ses slogans : "Liberté, Égalité, Fraternité". La constitution ottomane est rapidement rétablie après le coup d'état et une série d'élections parlementaires s'ensuit. À la veille du génocide, les Arméniens se dotent de neuf députés et bénéficient officiellement de libertés civiles meilleures.

 

Avril 1909

 

Un an à peine après la révolution des Jeunes Turcs, des nationalistes turcs poussent la foule à commettre des atrocités contre la population locale arménienne à Adana en Cilicie. L'armée régulière turque n'intervient que quelques jours après les faits. Depuis Adana la violence s'étend à d'autres implantations arméniennes dans la région, de Marash (de nos jours Kharamanmarash au sud de la Turquie) à Kessab (aujourd'hui au nord-ouest de la Syrie). Dans certains cas, les Arméniens parviennent à se défendre et survivent. Les massacres continuent pendant un mois et provoquent la mort de plus de 30 000 Arméniens.

D'abord enthousiastes vis à vis de la révolution des Jeunes Turcs, les Arméniens commencent à douter et craignent ce nouveau régime proto-fasciste.

 

Début des années 1910

 

La décision des Jeunes Turcs de résoudre la "question arménienne" par le génocide est officiellement prise au début des années 1910 au cours d'un certain nombre de sessions secrètes du Comité Union et Progrès. Une minorité plus ou moins compacte, bien structurée économiquement et bien éduquée des provinces orientales de la Turquie est perçue comme une menace, tout comme la capacité de l'Europe à s'ingérer dans les affaires intérieures ottomanes.

À cet égard la conférence de Salonique de 1911 est un tournant : les décisions prises lors de cette conférence deviennent la stratégie officielle adoptée par les Jeunes Turcs. Décision est prise de turquifier la population non-turque de l'Empire, ce qui va énormément affecter les Arméniens. Progressivement, des ordres secrets respectifs sont donnés par Talaat, le secrétaire général du CUP à partir de 1912 et ministre de l'Intérieur à partir de 1913, aux autorités locales de l'Empire afin qu'elles prennent des mesures qui mèneront à l'extermination des Arméniens.

 

23 janvier 1913

 

Suite au coup d'Etat de 1913 le gouvernement tombe sous le contrôle total du Comité Union et Progrès. Talaat, le ministre de l'Intérieur, Enver, le ministre de la guerre et Djemal, le ministre de la Marine forment ce qui sera nommé le triumvirat dictatorial (ou les Trois Pachas) et deviennent dirigeants de facto de l'Empire ottoman.

 

8 février 1914

 

Après des négociations ayant lieu de 1912 à 1914, un accord sur une série de réformes conçu par les pays européens dominants est signé par l'Empire ottoman représenté par le Grand vizir Saïd Halim Pacha et par la Russie. Les réformes envisagent la création de deux grandes provinces comprenant les six vilayet orientaux de l'Empire (Arménie occidentale) sous la supervision de deux inspecteurs généraux européens. Ces derniers auraient pour rôle de superviser les problématiques liées aux Arméniens.

L'un d'entre eux, le Major Hoff (représentant la Norvège) est à Van lorsque la guerre éclate. Louis C. Westenenk (représentant les Pays-Bas) se prépare quant à lui à prendre son poste à Erzerum. Le plan de réforme arménien est finalement rendu caduc le 16 décembre 1914 suite à l'entrée de la Turquie dans la Première guerre mondiale.

 

2 novembre 1914

 

L'Empire ottoman entre dans la Première guerre mondiale aux côtés des puissances de l'Axe (Empire germanique, Autriche-Hongrie et Bulgarie) contre les Alliés (Triple-Entente du Royaume-Uni, de la France et de l'Empire russe, rejoints progressivement par l'Italie, le Japon, les États-Unis, la Roumanie, la Grèce et d'autres encore).

 

Le génocide: janvier 1915

 

L'armée turque est ravagée par les forces russes dans la zone de Sarikamish (aujourd'hui au nord-est de la Turquie) et perd 70 000 hommes. À son arrivée à Constantinople le 21 janvier Enver Pacha prononce un discours remerciant les Arméniens d’avoir rempli leur devoir sur le front du Caucase et ailleurs. Au même moment Enver Pacha, s'adressant à l'éditeur du journal "Tanin" et au porte parole du parlement ottoman, annonce que la défaite résulte d'une trahison arménienne et que le temps est venu pour les Arméniens d'être déportés massivement des provinces de l'Est.

 

Février 1915

 

Afin de mettre en œuvre efficacement les déportations et les massacres le Comité central du CUP constitue le "Comité exécutif des trois" formé du docteur Nazim (l'un des fondateurs de la société secrète l'Union ottomane en 1889 qui deviendra ensuite le CUP), de Behaeddin Shakir, membre fondateur et dirigeant du CUP, principal transformateur de l'Union ottomane en organisation politique puis en parti officiel et de Midhat Shyukri, secrétaire-général du CUP. Ce comité reçoit pour tâche de mettre en place le calendrier des déportations par province, les destinations où les Arméniens doivent être envoyés ainsi que les camps de concentration destinés à l'annihilation finale des déportés.

"L'organisation spéciale" (Teşkilat-i Mahsusa), une formation de criminels de droit commun de création récente, est mise à la disposition du comité et sert fréquemment de bras armé dans les massacres de la population arménienne. Dans ce but unique des milliers de voleurs, de bandits et de meurtriers sont libérés des prisons ottomanes.

 

18 février 1915

 

Behaeddin Shakir, plénipotentiaire du Comité central du parti Union et Progrès, envoie des lettres aux délégués régionaux du parti pour les informer de l'existence d'un plan visant à exterminer les Arméniens.

 

Février 1915

 

Par décret du ministre de la guerre Enver, des dizaines de milliers de soldats arméniens de l'armée ottomane sont désarmés et sont affectés au sein de détachements de travail. Peu de temps après ils sont divisés en groupes de 50 à 100, puis assassinés.

 

Mars 1915

 

À travers l'Empire les fonctionnaires arméniens commencent à être congédiés tandis que les armes sont confisquées aux populations arméniennes (autorisées par la loi depuis 1908).

 

Début avril, 1915

 

Les déportations en masse des Arméniens débutent à Zeitun (aujourd'hui Süleymanlı au sud de la Turquie) et à Dyortyol ainsi qu'à Alexandrette (de nos jours Iskenderun au sud de la Turquie) et à Adana, c'est à dire dans des villes situées au sud de l'Anatolie, bien loin de la ligne de front du Caucase. Les dirigeants de la communauté arménienne de Sivas sont arrêtés. Les habitants des villages arméniens des villayet de Sivas, Bitlis et Erzerum sont persécutés et leurs possessions pillées.

Les massacres commencent dans les villages du villayet de Van. Les Arméniens de la ville de Van désobéissent aux ordres du gouverneur et refusent de remettre leurs armes. La ville est assiégée par l'armée ottomane et les régiments de mercenaires kurdes qui rencontrent une vive résistance de la part des Arméniens. En mai les bataillons avancés de l'armée russe et les détachements de volontaires arméniens atteignent finalement la ville et lèvent le siège turc, forçant ainsi les soldats ottomans à s'enfuir.

 

24 avril 1915

 

Deux cent cinquante intellectuels et chefs de communauté arméniens sont arrêtés à Constantinople. Ils sont envoyés à Chankri et à Ayash, deux camps de concentration proches d'Ankara. La plupart d'entre eux périssent sur les routes de l'exil au sud-est de l'Empire. La vague d'arrestations et de déportations d'intellectuels et de chefs de communauté arméniens gonfle progressivement avant de déferler sur l'ensemble du pays. Ces évènements sont symboliquement considérés comme le début du génocide arménien qui dura jusqu'en 1922-1923.

 

Début mai 1915

 

Le ministre de l'Intérieur Talaat demande au cabinet de légaliser les déportations arméniennes qui sont motivées par ce qu'il nomme "la rébellion et le désordre arménien qui sont apparus dans un certain nombre d'endroits dans le pays".

 

9 mai 1915

 

Le gouvernement de l'Empire ottoman prend la décision de déporter tous les Arméniens d'Anatolie orientale (originaires essentiellement des six villayets ayant la plus forte population arménienne) vers les déserts de Mésopotamie au sud.

La population masculine est brutalement assassinée tandis que les femmes, les enfants et les personnes âgées sont entraînés dans des caravanes de la mort par les gendarmes. Les déportations tournent rapidement en offensive ouverte et hostile à la population arménienne contre qui se déchaînent les meurtres, les pillages et les viols. La majorité des déportés sont tués ou assassinés sur un chemin fait de torture, de maladie, de soif et de faim. En moyenne, seulement dix pour cent des déportés parviennent aux déserts de Mésopotamie, là où les chances de survie sont également proches du néant.

 

22-25 mai 1915

 

Au cours d'une rencontre entre les Jeunes Turcs et l'Organisation spéciale au centre Nuruosmaniyé à Istanbul, Talaat expose en détail les manières de déporter les Arméniens et les procédures liées, les façons de prendre le contrôle de leur propriété et de déplacer les villages arméniens.

 

24 mai 1915

 

Les alliés de l’Entente (France, Russie et Grande-Bretagne) publient un communiqué commun qualifiant les actes de violence perpétrés contre le peuple arménien de crimes contre l'humanité et la civilisation. Les gouvernements alliés annoncent publiquement qu'ils tiendront personnellement responsables tous les membres du gouvernement ottoman et leurs agents impliqués dans les massacres.

 

27 mai 1915

 

Le comité central du Parti Union et Progrès passe la "Loi provisoire de déportation" (Loi Tehcir) qui permet au gouvernement ottoman de déporter quiconque sera perçu comme une menace à la sécurité nationale.

 

21 juin 1915

 

Talaat ordonne la déportation de "tous les Arméniens sans exception" qui résident encore dans les neuf vilayets orientaux de l'Empire ottoman à l'exception symbolique de ceux qui sont jugés "utiles" à l'État ottoman.

 

5 juillet 1915

 

La zone des déportations s'est étendue jusqu'aux provinces occidentales de l'Empire, comme à Ankara ou Eskishehir ainsi qu'à la vallée de l'Euphrate.

 

13 juillet 1915

 

Talaat annonce que les déportations ont été mises en oeuvre dans un but de "résolution finale de la "question arménienne"".

 

13 septembre1915

 

Le parlement ottoman passe la "Loi provisoire d'expropriation et de confiscation" qui établit que toute propriété, notamment foncière, et que tout bétail et tout immobilier appartenant aux déportés arméniens doivent être confisqués par les autorités. Le 15 septembre, la "Loi sur les biens abandonnés" est ratifiée par le Sénat turc.

 

tout au long de 1915

 

En dépit des efforts ottomans déployés pour dissimuler le but final et les proportions de leur entreprise, de nombreux témoins oculaires - notamment des diplomates, des missionnaires et des travailleurs humanitaires - propagent l'information détaillant toutes ces atrocités. En août 1915 les autorités ottomanes interdisent le meurtre des Arméniens dans les zones où des consuls américains pourraient y assister. En janvier 1916 il est interdit de prendre des photos de corps arméniens.

 

Tout au long de 1915 et au delà

 

Le génocide arménien fait l'objet d'une couverture médiatique intense dans les médias internationaux de l'époque. À lui seul le New York Times couvre les massacres arméniens en quelques 145 articles tout au long de l'année 1915 avec des titres comme "Appel à la Turquie afin qu'elle cesse les massacres". À une époque où le terme génocide est encore à inventer, le Times décrit les actions menées contre les Arméniens en utilisant les termes "systématique", "autorisé" et "organisé par le gouvernement".

 

1916

 

L'Arménie occidentale est presque totalement vidée de sa population arménienne. Les troupes russes pénètrent en  profondeur dans les provinces orientales de l'Empire ottoman. Dans la ville d'Erzerum, que les médias russes qualifient de "capitale de l'Arménie turque", ainsi que dans toute la province, seule une poignée de femmes et d'enfants arméniens captifs sont retrouvés vivants. De toute la population arménienne de la ville de Trapezund (Trabzon au nord-est de la Turquie) seul un petit groupe d'orphelins et de femmes survit grâce à l'aide de familles grecques.

 

1917

 

Les soldats russes abandonnent la zone du fait de la Révolution russe. La situation sur le front du Caucase change en faveur des Ottomans, ce qui permet aux Jeunes Turcs de continuer à annihiler la population arménienne.

 

Début 1918

 

Les troupes ottomanes capturent Erzincan et Erzerum. Les survivants du génocide qui avaient regagné leurs maisons après l'offensive russe font de nouveau face à la menace des violences.

 

3 mars 1918

 

En signant le traité de Brest-Litovsk, les puissances de l'Axe (Allemagne, Turquie, Autriche-Hongrie et Bulgarie) obligent la Russie à retirer ses forces non seulement des territoires ottomans mais aussi des provinces de Kars, d'Ardahan et de Batum qui étaient sous contrôle russe au début de la guerre. Ceci fournit aux Jeunes Turcs l'opportunité de poursuivre leur programme génocidaire en Arménie orientale également. Peu après les Ottomans prennent la ville de Sarikamish (province de Kars) et le 15 mai c'est au tour d'Alexandropol (de nos jours Gyumri) de connaître le massacre systématique de tout arménien rencontré.

 

Fin mai

 

Seules les victoires de Sardarapat et de Bash-Aparan permettent aux Arméniens de réussir à sauver la population d'Etchmiadzin, d'Erevan et des alentours, population qui comprend les centaines de milliers de réfugiés venus d'Arménie occidentale.

 

30 octobre 1918

 

L'armée ottomane capitule et signe l'armistice de Moudros avec les puissances alliées. Dans le Caucase, les Ottomans doivent se retirer derrière les frontières d'avant-guerre entre les Empires ottomans et russes.

 

1 février 1919

 

Sur ordre des Alliés, une cour martiale devant statuer sur les crimes de guerre est mise en place par le nouveau gouvernement ottoman de Constantinople. Le verdict émis par la cour reconnaît les massacres des Arméniens et condamne 4 des 31 prévenus à mort pour crimes contre l'humanité : Talaat, Enver, Jemal et Nazim (par contumace puisqu'ils sont parvenus à fuir le pays). Les 27 autres sont condamnés à des peines de prison de durée variable.

 

1920

 

Mustafa Kemal, le nouveau dirigeant de la Turquie, met fin aux opérations de la cour martiale. Les gouverneurs exécutés conformément au verdict de la cour sont déclarés martyrs et héros de la nation turque. Certains, parmi ceux qui ont été reconnus comme étant des criminels de guerre, mèneront d'influentes carrières dans l'État turc en éclosion.

 

Septembre - octobre 1920

 

Sans aucune déclaration de guerre préalable, l'armée turque répète l'offensive de l'armée ottomane en Arménie occidentale et occupe quasiment la moitié de la république d'Arménie, y-compris Alexandropol. Environ 30 villages situés dans les provinces d'Alexandropol et d'Akhalkalak sont pris et leurs habitants massacrés.

 

20 octobre 1921

 

Le traité d'Ankara signé entre la France et la Turquie entraîne le retrait des troupes françaises de Cilicie de décembre 1921 au 4 janvier 1922. Cette nouvelle menace de massacres conduit 160 000 Arméniens de Cilicie à émigrer vers la Syrie, le Liban et la Grèce.

 

10 août 1920

 

C'est à Sèvres, aux portes de Paris, que les Etats victorieux de la Première guerre mondiale signent un traité avec la Turquie. Les articles 88 et 89 du traité reconnaissent la République d'Arménie comme Etat libre et indépendant. Les articles stipulent que: "La Turquie et l'Arménie, comme les grandes puissances, s'entendent sur le choix du président américain Woodrow Wilson pour définir le tracé de la frontière entre la Turquie et l'Arménie autour d'Erzerum, Van et Bitlis. Ils acceptent sa position ainsi que tous les moyens qu'il considèrera utiles dans le but de donner un accès à la mer à l'Arménie et de démilitariser le territoire ottoman sur le territoire mentionné... L'adoption de cette résolution vaut acceptation de l'abandon de tous ses droits par la Turquie sur ce territoire".

 

9 septembre 1922

 

L'armée turque entre à Izmir et massacre 10 000 Arméniens et 100 000 Grecs. Quatre jours plus tard les quartiers Arméniens et Grecs d'Izmir sont réduits en cendres. Les troupes turques bloquent l'accès à la plage afin de piéger Arméniens et Grecs dans la zone de feu et de les empêcher de s'échapper.

 

Conséquences: 24 juillet 1923

 

Signature du traité de Lausanne entre la Turquie et les Alliés (Royaume-Uni, France, Italie, Grèce, Japon et Roumanie). La délégation de la République d'Arménie n'est pas autorisée à prendre part à la conférence car elle ne représente plus l'Arménie qui a été absorbée par l'Union soviétique.

La conférence de Lausanne aborde également la "question arménienne" mais la délégation turque refuse catégoriquement l'idée de la création d'un Etat arménien sur le territoire de la Turquie. Finalement, le traité ne fait aucune mention de l'Arménie ou des Arméniens. La conférence de Lausanne enterre provisoirement la "question arménienne" et les territoires qui auraient du être transférés à l'Arménie conformément aux dispositions du traité de Sèvres sont incorporés aux nouvelles frontières ethniquement nettoyées de la république de Turquie.

 

Septembre 1939

 

À la veille de l'invasion de la Pologne, Hitler déclare: "Qui parle de nos jours de l'annihilation des Arméniens après tout ?"

 

1943

 

Dans le contexte de la Seconde guerre mondiale et des atrocités des Nazis contre les Juifs, le célèbre juriste juif-polonais Raphaël Lemkin introduit le terme "génocide". Ce terme fut ensuite développé en 1948 dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations unies. Lemkin mentionne dans une interview que le mot, qui combine des racines grecques et latines, avait été façonné par l'expérience arménienne et se référera plus tard aux massacres des Arméniens par les Turcs en parlant de génocide.

Sources : archives du Musée-Institut du génocide arménien.

Pour en savoir plus sur cette chronologie comme sur les témoignages, les récits des protagonistes, les souvenirs des survivants, les documents d'archive, la couverture médiatique, les photos, la bibliographie et autre matériel lié au génocide arménien, consultez les sources suivantes :

Armenian Genocide Museum-Institute

Armenian National Institute

Genocide 1915

The New York Times 

100 Years 100 Facts

European Parliament

Original video of Raphael Lemkin’s remarks on Armenian Genocide