Au cours de sa "messe pour les fidèles de rite arménien", le chef de l'Eglise catholique a qualifié de génocide les massacres des Arméniens perpétués dans l'Empire ottoman au début du XXe siècle. Son homélie a été prononcée en la basilique Saint-Pierre devant une foule nombreuse au sein de laquelle on pouvait distinguer le président arménien Serge Sarkisssian ainsi que les dirigeants de l'Église arménienne. Le pape a abordé le thème du péril causé par l'indifférence et l'incapacité à accepter le passé.

"Notre famille humaine a connu au cours du dernier siècle trois tragédies de masse sans précédent" a déclaré le pape en ajoutant que la première d'entre elles, largement considérée comme "le premier génocide du XXe siècle", avait affecté prioritairement le peuple arménien. Les deux autres, selon le pape, ont été celles liées aux crimes perpétués par les régimes nazis et staliniens. 

Le pape François a encouragé les membres de l'assistance à ne pas oublier ceux qui ont péri durant ces deux périodes tragiques: "Il est nécessaire... il est en réalité un devoir d'honorer leur mémoire, car lorsque la mémoire s'évanouit, cela signifie que l’on laisse le mal faire puruler les blessures. Dissimuler ou nier le mal équivaut à laisser une blessure saigner sans la bander !"

Durant cette messe, le pape n'a pas uniquement abordé ces évènements distants d'un siècle mais il a également mentionné des tragédies similaires récentes, notamment celles survenues au Cambodge, au Rwanda, au Burundi ou en Bosnie. "Il semble que l'humanité soit incapable de faire cesser les bains de sang innocent" a déclaré le souverain pontife.